Tout au long de notre vie active, nous sommes soumis à différents types d’impôt sur nos revenus. Lorsque l’on passe à la retraite, ces impôts sont loin de disparaître. Il est donc essentiel de bien comprendre leurs implications et de bien les gérer. Dans cet article, nous vous proposons quelques conseils de planification fiscale pour optimiser votre situation financière à la retraite.
Les principes de l’imposition des revenus de retraite
D’une manière générale, les revenus perçus à la retraite sont composés de trois éléments : les pensions de retraite (de base et complémentaire), les revenus des placements et les éventuels revenus d’activité. A noter que cette dernière catégorie devient de plus en plus fréquente avec le développement du cumul emploi-retraite.
Les pensions de retraite
Les pensions de retraite de base et complémentaire sont soumises à l’impôt sur le revenu selon les mêmes règles que les salaires et traitements. Elles bénéficient cependant d’un abattement de 10%, dans la limite d’un montant fixé chaque année par la loi de finances. Cet abattement permet de réduire le montant imposable de vos pensions de retraite, et ainsi diminuer votre impôt sur le revenu.
Pour ce qui concerne les prélèvements sociaux, les pensions de retraite sont assujetties à la CSG (Contribution sociale généralisée), la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) et au CASA (Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie). Le taux de ces prélèvements varie en fonction des revenus du foyer fiscal.
Les revenus des placements
Quant aux revenus des placements, ils peuvent être imposés selon différents régimes :
- le prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé “flat tax”, qui est un prélèvement forfaitaire de 30% sur les intérêts, dividendes et plus-values réalisées sur vos placements (12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) ;
- le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si vous choisissez cette option lors de votre déclaration de revenus.
Il est donc important d’anticiper l’évolution de vos placements, afin d’optimiser votre imposition sur ces revenus et de bien choisir le régime d’imposition qui vous convient le mieux.
Les revenus d’activité
Enfin, les revenus d’activité perçus dans le cadre d’un cumul emploi-retraite sont eux aussi soumis à l’impôt sur le revenu selon le barème progressif, et aux mêmes prélèvements sociaux que les salaires, avec quelques spécificités liées au statut de retraité actif.
Réduire son imposition à la retraite : quelques pistes à explorer
Défiscaliser vos revenus immobiliers
Si vous détenez des biens immobiliers qui génèrent des revenus locatifs, vous pouvez bénéficier d’avantages fiscaux pour réduire votre imposition. Plusieurs dispositifs existent, tels que le dispositif Pinel (pour l’investissement locatif dans le neuf), le dispositif Malraux (pour la rénovation d’immeubles anciens) ou encore les monuments historiques et le déficit foncier. Il convient de se renseigner sur ces dispositifs et leurs conditions d’accès afin de choisir celui qui sera le plus adapté à votre situation patrimoniale.
Opter pour une assurance-vie multisupport
L’assurance-vie multisupport est un produit d’épargne qui permet de combiner différents types de support d’investissement (obligations, actions, immobilier…). Elle offre de nombreux avantages fiscaux, notamment en matière de transmission du capital aux héritiers. En outre, les intérêts et plus-values générés par les placements sont exonérés d’impôt sur le revenu pendant toute la durée du contrat, tant qu’ils ne sont pas rachetés (retirés).
Bénéficier d’un conseil en gestion de patrimoine
Faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine peut vous permettre d’analyser votre situation financière et fiscale, et d’établir une stratégie pour optimiser vos revenus à la retraite tout en réduisant votre imposition. Ce professionnel est en mesure de vous aider à sélectionner les produits d’épargne et d’investissement les mieux adaptés à vos objectifs et contraintes, et à anticiper l’évolution de votre patrimoine.
Revenu de Solidarité Active (RSA) et Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA) : quel impact sur les impôts ?
Pour les personnes à faible revenu à la retraite, il existe des aides sociales telles que le Revenu de Solidarité Active (RSA), désormais remplacé par le revenu de base universel dans certains cas, et l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA). Leur impact sur l’imposition des bénéficiaires dépend de plusieurs facteurs :
- Le RSA est exonéré d’impôt sur le revenu ;
- L’ASPA est quant à elle soumise à l’impôt sur le revenu, mais ne donne pas lieu à prélèvements sociaux.
Il est donc crucial de prendre en compte ces aides lors de la préparation de sa retraite pour éviter toute mauvaise surprise au niveau fiscal.
En somme, bien gérer ses impôts à la retraite nécessite une bonne compréhension des différents revenus et des mécanismes d’imposition qui leur sont applicables. Une planification fiscale adaptée permettra ainsi d’optimiser son patrimoine et de réduire son imposition.